Pilote talentueux, Damon Hill est le premier champion du monde de deuxième génération après son père Graham, sacré en 1962 et 1968.
Damon a quinze ans lorsque son père meurt dans un accident d'avion. Plutôt intéressé par la musique, le rock principalement, Damon commence la compétition en 1981, d'abord en moto. En 1983, il passe à la Formule Ford, et deux ans plus tard, il remporte plusieurs victoires et termine troisième du Formula Ford Festival. L'année suivante, il court en F3 britannique, puis, en 1988, il se classe troisième du championnat et deuxième du prestigieux Grand Prix de Macao. Il court également le Grand Prix de Belgique de F3000 cette année-là, catégorie dans laquelle il reste jusqu'en 1991. Williams l'engage comme pilote essayeur, une opportunité qui va changer le cours de sa carrière. En 1992, Damon est engagé par Brabham pour remplacer Giovanna Amati et fait son entrée en F1 à l'âge de 32 ans.
Début chez Brabham
Damon fait donc ses débuts en Formule 1 avec l'équipe Brabham, qui traverse alors une période difficile. Il participe à huit Grands Prix cette saison, mais la Brabham BT60B, peu compétitive, l'empêche de se qualifier à six reprises. Il ne prend le départ que lors du Grand Prix de Grande-Bretagne et du Grand Prix de Hongrie. Il termine 16e à Silverstone, à quatre tours du vainqueur, et obtient son meilleur résultat à Budapest avec une 11e place. Cette première saison en F1 a donc été une année d'apprentissage difficile pour Damon, mais elle va lui ouvrir les portes d'une carrière fructueuse en Formule 1.
Williams
Damon profite du départ de Ricardo Patrese et de Nigel Mansell chez Williams pour décrocher le second baquet aux côtés d'Alain Prost en 1993. Avec une voiture très compétitive, la Williams FW15C, équipée des dernières avancées technologiques, notamment une suspension active, il connaît un début de saison mitigé, avec plusieurs abandons. Cependant, il trouve rapidement son rythme et décroche son premier podium au Grand Prix du Brésil, en terminant deuxième derrière Prost. Il enchaîne ensuite plusieurs bons résultats, montant sur le podium à Monaco, au Canada et en France où il décroche sa première pole position. Il remporte sa première victoire lors du Grand Prix de Hongrie, puis s'impose lors des deux manches suivantes en Belgique et en Italie. Damon termine la saison à la troisième place du championnat, derrière Alain Prost et Ayrton Senna.
En 1994, il dispute sa deuxième saison complète avec Williams, dans un contexte marqué par la disparition tragique d'Ayrton Senna lors du Grand Prix de Saint-Marin. Après cet événement, Damon devient le leader de l'équipe. Il avait commencé la saison avec une deuxième place au Grand Prix du Brésil, mais il marque le pas avec deux abandons et une sixième place lors des trois courses suivantes, alors que Michael Schumacher remporte les quatre Grands Prix. Damon remporte finalement sa première victoire de l'année en Espagne. Il enchaîne ensuite avec deux deuxièmes places et réalise, à domicile, un magnifique hat-trick alors que Schumacher est disqualifié. Comme en 1993, il enchaîne trois victoires consécutives en Belgique, en Italie et au Portugal, profitant de la suspension de Schumacher, et revient à un point de l'Allemand au championnat. Il termine deuxième derrière Schumacher lors du Grand Prix d'Europe. Lors du Grand Prix du Japon, disputé sous une pluie battante, Damon réalise une course parfaite et s'impose devant Schumacher. La saison se termine au Grand Prix d'Australie, où les deux rivaux s'accrochent lors d'une manœuvre controversée de Schumacher. Les deux pilotes abandonnent et c'est Schumacher qui remporte le titre avec un point d'avance. Malgré la déception liée à cette finale, Damon gagne en reconnaissance et en respect dans le paddock. Il a prouvé qu'il pouvait rivaliser avec les meilleurs pilotes et il s'est imposé comme un candidat sérieux pour le titre.
En 1995, Damon poursuit son duel contre Michael Schumacher pour le titre mondial et aborde cette saison avec l'objectif de prendre sa revanche. Il commence l'année avec un abandon au Brésil, mais se reprend rapidement en remportant les Grands Prix d'Argentine et de Saint-Marin. Il termine ensuite quatrième en Espagne et deuxième à Monaco, puis abandonne à nouveau au Canada. Malgré ces résultats en dents de scie, il est quand même deuxième du championnat, derrière Schumacher, et reste en lice pour le titre. Il continue d'accumuler les podiums, se classant deuxième en France, mais abandonne lors de l'épreuve à domicile, en Grande-Bretagne, à la suite d'un accrochage avec Schumacher. Il renoue avec la victoire en Hongrie et termine deuxième en Belgique. Après un nouvel accrochage entre les deux pilotes en Italie, Schumacher remporte trois des quatre Grands Prix suivants et décroche son deuxième titre. Damon conclut néanmoins l'année sur une victoire en Australie. Il termine donc une nouvelle fois vice-champion derrière Schumacher.
Avec le départ de Michael Schumacher chez Ferrari, Damon est le favori logique pour le titre de champion du monde, après deux titres de vice-champion. Cependant, il accueille un nouvel équipier, Jacques Villeneuve, qui compte bien ne pas lui faciliter la tâche. C'est d'ailleurs le Canadien qui décroche la pole position lors du premier Grand Prix en Australie et mène la course jusqu'à ce qu'une fuite d'huile l'oblige à ralentir. A deux tours de l'arrivée, Damon s'empare de la tête de la course et la remporte devant son coéquipier. Damon enchaîne ensuite avec deux victoires au Brésil et en Argentine. Après une quatrième place au Grand Prix d'Europe, remporté par Villeneuve, il remporte la victoire à Saint-Marin. Il abandonne lors des deux manches suivantes, mais Villeneuve, avec un abandon et une troisième place, n'en profite pas vraiment. Il se reprend au Canada, où il a remporté une victoire nette depuis la pole position, puis en France, confortant ainsi sa place de premier au championnat. A Silverstone, devant son public, il doit abandonner à la suite d'un problème de fixation de roue, laissant la victoire à Villeneuve. Damon réagit en Allemagne, remportant sa septième victoire de la saison, mais Villeneuve maintient ses chances de titre avec une victoire en Hongrie et une deuxième place en Belgique. Après une course sans point à Monza pour les deux coéquipiers, Villeneuve s'impose devant lui au Portugal et garde une petite chance de remporter le titre lors du dernier Grand Prix au Japon. Alors qu'il est en pole position, le Canadien rate son départ puis abandonne, laissant Damon filer vers le titre. Damon a globalement dominé la saison et devient le premier fils d'un champion du monde à remporter le titre. Malgré son succès, Williams décide (comme à son habitude) de ne pas conserver son champion pour la saison suivante. Les prétentions financières du nouveau champion du monde lui ferment les portes de plusieurs équipes, mais il parvient néanmoins à signer avec Arrows pour 1997.
Arrows
Ce changement d'écurie se révèle difficile, car l'Arrows A18, équipée d'un moteur Yamaha, est moins compétitive que les autres équipes du plateau. Sa saison commence de manière frustrante au Grand Prix d'Australie, où Damon Hill ne peut même pas prendre le départ à cause d'un problème mécanique. Lors des courses suivantes, il souffre d'abandons à répétition et de performances modestes, se classant rarement dans les points. Il marque son premier point avec Arrows lors de la course à domicile, qu'il termine à la sixième place. Cependant, l'un des moments les plus marquants de sa saison a lieu lors du Grand Prix de Hongrie. Profitant des caractéristiques du circuit et des pneus Bridgestone, Damon réalise une performance exceptionnelle en prenant la tête de la course et en dominant la majorité de l'épreuve. Cependant, un problème hydraulique dans les derniers tours le contraint à ralentir, permettant à Jacques Villeneuve de le dépasser juste avant l'arrivée. Il termine tout de même deuxième, offrant à Arrows son meilleur résultat de la saison. Ses dernières courses ont été plus compliquées, avec plusieurs abandons et des résultats hors des points. Damon termine le championnat à la douzième place, loin des leaders, mais son exploit en Hongrie démontre qu'il reste un pilote capable de performances remarquables malgré une voiture peu compétitive.
Jordan
Après cette saison difficile, Damon quitte Arrows pour rejoindre Jordan en 1998, où il pourra piloter une voiture plus compétitive. Cependant, lors des dix premiers Grands Prix, Damon ne parvient à rallier l'arrivée qu'à trois reprises, obtenant à chaque fois des points. Il est même disqualifié au Brésil pour un poids insuffisant de sa voiture. Il obtient son premier résultat notable au Grand Prix d'Allemagne, où il se classe quatrième, marquant ses premiers points de la saison, et réitère cette performance lors de la manche suivante en Hongrie. Le moment fort de sa saison survient au Grand Prix de Belgique. Dans une course marquée par un énorme carambolage au départ, il parvient à tirer parti des conditions difficiles et remporte une victoire inattendue, offrant ainsi à Jordan son premier succès en Formule 1. Il se classe ensuite sixième en Italie puis quatrième lors du dernier Grand Prix au Japon. Il termine sa saison à la sixième place du championnat, malgré une première moitié de saison compliquée.
En 1999, Damon dispute sa deuxième saison avec Jordan, aux côtés de Heinz-Harald Frentzen. Sa saison commence par deux abandons en Australie, puis au Brésil à la suite d'un accrochage. Il marque ses premiers points de la saison en terminant quatrième lors du Grand Prix de Saint-Marin. Cependant, il enchaîne alors par plusieurs abandons, notamment à Monaco, au Canada, en France et en Allemagne, alors que son coéquipier reste en lice pour le titre. Damon envisage alors de prendre sa retraite après le Grand Prix de Grande-Bretagne. Cependant, à Silverstone, devant son public, il parvient à se classer cinquième et décide de finir la saison. Il marque un point en Hongrie et en Belgique, mais son implication semble de plus en plus limitée. Il dispute finalement son dernier Grand Prix au Japon, où il abandonne volontairement après une sortie de piste quelques tours plus tôt. Il termine à la 12e place du championnat, loin des performances de son coéquipier Frentzen, qui a remporté deux courses et s'est battu pour le titre.
Après la F1
Après cette saison difficile, Damon met donc un terme à une carrière marquée par un titre mondial en 1996 et plusieurs victoires mémorables. Il s'est alors progressivement éloigné du sport automobile avant de revenir sous différentes formes. En 2000, il a brièvement envisagé de participer aux 24 Heures du Mans, mais le projet n'a pas abouti. Il s'est ensuite concentré sur sa vie personnelle et ses affaires, développant notamment des projets liés à la musique, une passion qu'il cultive depuis son adolescence.
En 2006, il est élu président du British Racing Drivers' Club (BRDC), succédant ainsi à Jackie Stewart. Son mandat a été marqué par des négociations cruciales pour assurer la pérennité du circuit de Silverstone en Formule 1. Il a occupé ce poste jusqu'en 2011, puis l'a transmis à Derek Warwick.
Parallèlement, Damon est devenu un consultant et commentateur reconnu dans le monde de la Formule 1. Il a travaillé avec plusieurs médias, notamment Sky Sports F1, où il a apporté son expertise lors des séances d'essais et des analyses de course. Son approche réfléchie et son expérience de champion du monde ont fait de lui une voix respectée dans le paddock.
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